mercredi 19 janvier 2011

La misère humaine...

Il s'est passé quelque chose au travail, qui m'a fait voir la dure réalité de certains patients à l’hôpital.
Une patiente, âgée de 96 ans, admise à l'urgence le 11 janvier, devait passer un test dans notre laboratoire. Diagnostique d'AVC. Quelques minutes après avoir reçu la demande, on appelle l'urgence pour qu'ils nous amènent la dame puisque nous avions un espace libre dans la cédule. Après plusieurs appels et 2 heures, la dame n'est toujours pas arrivée. Nous devons canceller l'examen. On ne sait pas se qui s'est passé mais apparemment, la dame n'avait aucun autre test à passer à ce moment. Même histoire le lendemain. Finalement, la coordonnatrice des AVCs nous demande d'attendre un jour ou deux car la dame doit être transférée sur l'unité spécialisée.
Pouvez-vous croire que lundi, 1ère chose à mon horaire, je vérifie que la dame en question a eu son admission sur l'étage. Hé bien non, elle est encore dans l'urgence. JE CAPOTE. Je fais quand même venir la patiente en me disant qu'elle doit ne doit pas être dans un si mauvais état... Erreur. Une pauvre dame, moitié du corps paralysé, qui ne peut communiquer qu'avec des sons inintelligibles, mal positionnée dans une civière d'urgence depuis 6 jours. Pour ceux qui ne sont pas familier avec l’hôpital, un patient ne devrait pas être à l'urgence plus de 48 à 72 heures. Les soins n'y sont pas aussi personnalisés, il y a de la lumière en permanence(même la nuit) et c'est hyper bruyant. Un matelas de civière n'est pas un matelas de lit. En lisant son dossier, je me rends compte que cette patiente ne semble pas avoir de famille et est seule depuis son arrivée à l'hopital. Donc , personne pour insister à sa place(puisqu'elle ne peut communiquer) et défendre ses droits auprès du personnel.
Je me dis que c'est vraiment une triste situation pour une personne de cet âge. Pendant la procédure, elle semble vouloir me dire " Arrête! Je n'en veut pas de ton test. Leave me alone". Elle me repousse faiblement, autant qu'elle peut avec juste un bras qui fonctionne au minimum.
J'ai fait ce que j'ai pu, en lui tenant la main, qu'elle ne voulait plus lâcher à la fin. Ça m'a vraiment touché. Et révolté. Comment se fait-il qu'elle soit encore dans l'urgence, toute croche sur un petit matelas????! Pauvre madame. Pauvre madame.




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